La promotion 2022-2023 du Master 1 de Sciences Politiques de l’université des Antilles (Pôle Guadeloupe), composée de 15 étudiants, a, dans le cadre d’un cours sur la politique et la gestion de la biodiversité, relevé un défi proposé par leur enseignante : mener un projet visant à protéger et valoriser la biodiversité.
Les étudiants ont ainsi choisi de s’inspirer du patrimoine naturel et culturel de la Guadeloupe en créant un jardin créole sur le campus de Fouillole : le jardin Ichali. C’est par ailleurs avec ce même nom que les amérindiens désignaient leur jardin.
Cet espace se veut pédagogique et tend à mettre en avant les avantages d’un mode de vie priorisé sur une alimentation locale et saine, tout en préservant l’environnement. Aussi, la communauté étudiante étant l’une des premières cibles de l’inflation des denrées alimentaire, ce jardin permet de dessiner des solutions possibles.
La genèse du projet
Tout au long du premier semestre de l’année 2022-23, les étudiants du M1 de Sciences Politiques ont œuvré consciencieusement à la réalisation d’un jardin créole dans l’enceinte de la faculté de droit sur le campus de Fouillole.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du cours de Politique et Gestion de la Biodiversité, dispensé par Madame Paméla Obertan. L’objectif est ici de promouvoir la production locale, souvent négligée au profit d’une alimentation industrielle et présentant des dangers pour la santé. Une alimentation saine présente des vertus essentielles qu’il s’agissait de valoriser, que ce soit en matière de bien-être ou de création du lien social. En définitive, il était question de de sensibiliser la communauté universitaire, et plus largement l’ensemble de la population, aux problématiques environnementales et aux questions portant sur l’autonomie alimentaire.
Qu’est-ce que l’autonomie alimentaire ?
L'autonomie alimentaire se réfère à la capacité d'une région, d'un pays, voire d'une communauté, à produire suffisamment de nourriture pour répondre aux besoins de sa population. Cela implique généralement la production locale (agriculture, pêche) et la consommation de produits alimentaires sans dépendre de manière excessive des importations. Cela permet également de renforcer la sécurité alimentaire en garantissant un approvisionnement fiable et durable en nourriture.
Ainsi, les produits du jardin sont cultivés sans pesticides. On y retrouve un mélange de cultures maraîchères, vivrières, fruitières et médicinales : canne à sucre, banane, différentes variétés de pois, ananas, patate, igname, manioc, malanga, té peyi, basilique, herbe charpentier, orthosiphon, arbustes et arbres fruitiers.
Des réunions se tiennent, une fois par semaine, le plus souvent le week-end pour préparer la terre et planifier le bon avancement du projet.
Parallèlement, des recherches de plants et semis ont été entamées. Certains ont été achetés, d’autres donnés par les étudiants.
Un pôle pédagogique a été créé, permettant dans un premier temps de répertorier et catégoriser les différents plants du jardin (arbres et arbustes, culture vivrière, plantes médicinales). Par la suite, un carnet du Jardin créole « ICHALI », a vu le jour, recensant diverses informations : origine, nom scientifique, nom français, nom créole, usages recommandés, vertus floraison, fructification). Un QR Code a été généré et permet maintenant d’accéder à ce carnet.